Près du fleuve

Une créature longeait le fleuve Najoua. De loin, elle aurait pu ressembler à une âme errante ; mais de près, elle révélait une jeune fille aux longs cheveux bleus-argentés, vêtue d'un manteau de fourrure grise passé en hâte par-dessus sa robe et de hautes bottes fourrées. Ses pas crissaient dans la neige, ce qui était le seul bruit à un kilomètre à la ronde. Sur son épaule était perché un chat gris.

*Brrr, songea-t-elle en se frottant les mains pour se réchauffer. Il ne fait pas chaud, ici !*

La longue queue du chat, enroulée autour de son cou, faisait office d'écharpe. Elle continua à marcher. Le fleuve - qui à cet endroit-là ressemblait plus à une rivière - était tellement vif qu'il n'était pas encore gelé ; l'eau glacée bondissait joyeusement sur les roches qui émergeaient de l'eau. Aux alentours, il n'y avait que de la neige vierge et quelques sapins.
Soudain, elle entendit un bruit, sur sa droite, venant de derrière l'un des hauts sapins. Inquiète, elle s'arrêta de marcher, tandis que, sur sa nuque, elle sentait les poils du chat se hérisser.

Du calme, Erwin, chuchota-t-elle. On ne sait pas ce que c'est.

Justement, répliqua le chat.

Ils se turent. Le bruit se rapprochait. Le jeune fille se dissimula derrière un grand rocher recouvert de neige et s'accroupit derrière. De là où elle était, elle ne pouvait plus voir la rivière.
Un bruit lui indiqua que la créature semblait être sorti de sa cachette. Elle brûlait de curiosité, mais elle savait qu'Erwin désapprouverait qu'elle regarde.
Elle attendit quelques minutes. Au bout d'un moment, n'y tenant plus, elle fit un pas sur le côté et passa la tête derrière le rocher. Les griffes du chat s'enfoncèrent dans son épaule, ce qui lui arracha un petit cri de douleur.
Alertée par le bruit, la créature releva la tête. Ce n'était ni plus ni moins qu'un loup ; un grand loup gris, qui était venu boire l'eau de la rivière. Apercevant la jeune fille, il fit aussitôt demi-tour et disparut derrière les arbres.

HS : Merci !

Hésitante, Zow se redressa et fit face à la nouvelle venue. Erwin sauta sur le rocher, à un endroit dépourvu de neige où il pouvait se tenir sans pour autant se geler les pattes. Il regardait la jeune femme qui venait d'arriver avec un oeil méfiant.

Heu, bonjour, commença la jeune fille. Je... heu... Qui êtes-vous ? Je... je me promenais près du fleuve et puis j'ai vu ce... ce loup... Vous savez ce que c'est ?

Elle attendit la réponse avec angoisse, ne sachant pas trop quoi faire.

La jeune fille mit soudainement une main sur son coeur, tandis qu'Erwin, le chat, trébuchait de stupeur.

Na... Najoua ? Êtes-vous la Déesse ?

Elle s'exprimait à présent avec une voix craintive.

La jeune fille fut prise au dépourvu par la question.

Heu... oui, il était gris.

Avec quelques taches blanches et noires, ajouta Erwin.

Zow commençait à s'énerver. Qu'est-ce qu'elle en avait à faire, de la couleur d'un loup ? Cependant, elle savait qu'elle se trouvait en face de la Déesse et décida de garder son calme.

Plutôt foncé, répondit-elle en maîtrisant sa voix.

Zow eut un rire sarcastique.

Oui, ça me rassure beaucoup...

Elle avait peur. Oui, une peur irraisonnée s'emparait d'elle... pour plusieurs raisons. Premièrement, la Déesse semblait trouver ce loup maléfique, ce qui n'était pas très rassurant. Et deuxièmement, en tant que reine des Elfélins et donc Elféline elle-même, c'était logique qu'elle n'apprécie pas les canidés.
A ses côtés, Erwin était nerveux et s'agitait dans tous les sens, sans prêter attention à la neige qui lui glaçait les coussinets.
Soudain, il y eut un mouvement furtif près des arbres.

LE LOUP ! hurla le chat d'une voix perçante.

Bien que terrifiée, Zow tenta courageusement de faire face à la créature, tandis que les poils d'Erwin se hérissaient brusquement.
Le loup semblait plus grand que la normale, ce qui l'apeurait encore plus. Son poil, gris foncé comme elle l'avait décrit à Najoua, était légèrement hérissé. Après s'être posé sur la Déesse, son regard se tourna vers Zow, puis vers Erwin.

Zow perdit alors tout contrôle d'elle-même.

*Si la déesse elle-même a peur de cette créature, alors que dois-je penser, moi ?*

Elle s'apprêtait à fuir éperdumment lorsqu'un cri déchirant l'arrêta net dans sa course. Lentement, elle se retourna.
Le loup tenait, coincé sous ses pattes, Erwin qui tentait tant bien que mal de se débattre. La jeune fille oublia immédiatement ses projets de fuite.

Erwin ! hurla-t-elle en se précipitant vers le loup.

après c'être assure que Zow e courrait plus grand risque, elle s'effaca du décor dans un petit tourbillon de lumière rapide et réaarue près du Najoua